Homélie du 7ème dimanche de Pâques B : Jésus prie pour l’unité de ses amis.
Lectures : Ac 15-17. 20-26; Ps 102 ; 1Jn 4, 11-16; Jn 17, 11b-19
Chers amis, à la veille de sa mort, Jésus livre son testament à ses disciples – « Je suis la Vigne, vous êtes les sarments« ; « Je ne vous appelle plus serviteurs, vous avez acquis un autre statut dans mon cœur : vous êtes mes amis« ; « Je vous laisse un commandement nouveau : vous aimer d’un amour qui soit don (donner, se donner, par-donner), comme moi je vous ai aimés« … -, puis, en Grand-Prêtre, il intercède. Il prie son Père dans ce chapitre 17ème de saint Jean, appelé selon la tradition biblique, « la prière sacerdotale ».
Voici les 3 thèmes que je dégage de l’extrait lu aujourd’hui :
- L’unité. Pourquoi Jésus prie-t-il pour l’unité des chrétiens ? Parce que c’est réunis que les charbons brûlent ; en les séparant, ils s’éteignent. Parce que c’est quand elles font corps que les fourmis sont capables de vaincre le lion. Parce que c’est par l’amour que Dieu nous donne part à l’Esprit même qui l’anime (2ème lecture) … Je sais pertinemment bien que l’évocation du concept « unité » est douloureuse pour certains d’entre nous : je renvoie ici à tous ces liens qui se brisent en laissant de profondes blessures en familles, entre amis … Je pense aux manoeuvres secrètes qui se manigancent pour nuire, au cauchemar de la haine là où régnait la paix. Oui, instaurer, restaurer la vraie unité passe immanquablement par la pacification des relations entre les hommes. Le pape Jean-Paul II le disait à la Journée mondiale de la paix en janvier 2005 : il n’y a rien de plus fragile que la paix dans le monde, dans nos communautés, dans nos familles, dans nos relations interpersonnelles, dans nos cœurs. La paix demeure un combat permanent, un pari à gagner…Elle est acquise par le dialogue, le compromis, la remise en question, le respect mutuel, la gratitude, la tolérance, le pardon, le combat pour la justice dans l’humilité.
2. Etre responsable, c’est-à-dire apprendre à assumer, à répondre de sa vocation, de sa raison d’être dans le monde. Jésus prie en ces termes : « Je ne te prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais« . S’il y a 35 ans, j’ai choisi cette parole comme devise sacerdotale, c’est parce que je me disais déjà à l’époque que mes sœurs et frères dans la foi et moi-même le premier, nous ne devons pas dé-missionner de notre mission d’être le sel de la terre. Si notre présence peut s’avérer discrète, comme le sel, sachons toutefois que notre absence rendrait toutes choses insipides. Alors, loin de nous avouer vaincus ou de laisser tomber nos engagements chrétiens, en l’occurrence aujourd’hui devant la baisse de la foi, qui peut décourager, buvons plutôt la coupe de notre vie chrétienne jusqu’à la lie. L’Esprit Saint, le feu qui consume et purifie, la bourrasque qui bouscule tout, la colombe de tendresse avec son rameau d’olivier qui annonce la paix et l’espérance, nous accompagne et nous habite. Que le Seigneur nous garde seulement du Mauvais : qu’il nous soutienne devant les forces du mal et de la mort.
3. Etre consacré à Dieu par le lien de la vérité (V 17), comme dit le pape Benoît XVI, c’est se laisser illuminer par la vérité de Dieu même si elle est exigeante. La consécration est une décision personnelle : je fais la promesse, je m’engage à témoigner de ma foi en étant fidèle, vrai et cohérent dans ma relation avec moi-même, avec l’autre, avec la nature et avec Dieu. L’Esprit Saint nous guide en nous conduisant à la vérité tout entière (Jn 16, 12-12).
Et justement, à propos de l’Esprit Saint… Après l’Ascension du Seigneur, nous voilà entrés avec Marie, dans la semaine d’attente du renouvellement de ce don tellement précieux. En retournant vers son Père, Jésus a laissé à ses disciples la consigne ne pas s’éloigner de Jérusalem pour ceci : » Vous allez recevoir une Force, alors vous serez mes témoins » (Ac 1, 4.8). En attendant cette force de feu, l’Esprit Saint, ils étaient au Cénacle (chambre haute) avec Marie, assidus à la prière… Tel est le programme que je vous propose, mes frères et mes sœurs, en cette semaine de préparation à la Pentecôte : nous allons avoir ces lundi, mardi, mercredi et jeudi entre 19h30 -21h00, quatre soirées de prière communautaire et d’enseignements en la cathédrale. L’Esprit Saint nous ouvre les trésors des merveilles, des bénédictions, des grâces de Dieu.
Dieu notre Père, donne-nous aujourd’hui plus que jamais une nouvelle effusion de l’Esprit Saint, afin que notre foi en Jésus-Christ puisse se raviver… Bonne Semaine du Cénacle !
Vital Nlandu, votre curé-doyen